CONSEIL EN EDUCATION ET EN INSERTION A LA REUNION

Ce site a été financé à l’aide du FEDER (REACT-UE) dans le cadre de la réponse de l’Union européenne à la pandémie COVID-19. L’Europe s’engage à La Réunion.

Décrochage scolaire

CEI REUNION est une association d’information pour les Parents et les Jeunes en décrochage scolaire ou en sortie de cursus de formation avec ou sans diplôme. Nous souhaitons vous apporter, Jeunes et Parents, notre soutien et aide dans ce moment de doute et d’angoisse, pour que vous ayez une vision d’avenir plus claire.

Des moyens et des dispositifs existent avant même la sortie de l’établissement scolaire ou du centre de formation. Le décrochage scolaire n’est pas une fatalité insurmontable. Des solutions sont mises en place par l’État et appliquées dans l’Académie de la Réunion pour aider les jeunes en décrochage scolaire ou en sortie du cursus scolaire.

Le décrochage scolaire est un processus qui conduit un jeune en formation initiale à se détacher du système de formation jusqu’à le quitter avant d’avoir obtenu un diplôme.

« L’État a le devoir de proposer aux jeunes des solutions de formation ou d’insertion permettant de préparer leur entrée dans la vie active. »

« Les pouvoirs publics ont l’obligation de suivre les jeunes de plus de 16 ans, sans diplôme et sans emploi, de façon à ce qu’aucun d’entre eux ne soit laissé hors de tout système de formation, d’insertion ou d’accompagnement vers l’emploi. »

Loi « Pour une école de la confiance » promulguée au JO le 28 juillet 2019

Source : Site internet de l’Académie de la Réunion 

    Engagement de l’État dans la lutte contre le décrochage scolaire

    Un décrocheur est un jeune qui quitte un système de formation initiale sans l’obtention du socle commun de connaissances, de compétences et de culture des cycles de la scolarité ou sans l’obtention du diplôme nécessaire à son intégration dans la vie active.

    La Mission de Lutte contre le Décrochage Scolaire (MLDS – Déploiement des réseaux sur l’ensemble du territoire BO du 4 avril 2013) passe par le repérage et la prévention à travers les Groupes de Prévention du Décrochage Scolaire (GPDS, ex GAIN) qu’elle impulse et anime dans de nombreux établissements, mais aussi dans des actions de (re)mobilisation et de (re)préparation à l’examen. Elle positionne clairement son champ d’action dans la mise en place et l’accompagnement d’actions de prévention et de raccrochage dans le cadre des réseaux FOrmation QUALification Emploi (FOQUALE).

    Ces réseaux ont pour mission de coordonner les dispositifs existants et de proposer à des jeunes en situation de décrochage un contrat « Objectif formation-emploi », solution de formation adaptée aux besoins de chacun et à la situation de l’emploi dans sa région pour assurer un débouché professionnel.

    Les personnels de la MLDS permettent de clarifier l’offre de formation et des services auxquels les jeunes peuvent accéder. Ils sont en mesure de proposer des solutions dans le cadre des réseaux FOQUALE.

     

    La méthodologie de la mission de Lutte contre le Décrochage Scolaire est la suivante :

    • Repérage par le Groupe de Prévention du Décrochage Scolaire (GPDS) des élèves en risque de décrochage et accompagnement individuel vers une solution pérenne de formation au sein de l’établissement
    • Organisation systématique d’un entretien de situation pour chaque élève quittant l’établissement sans solution certaine
    • Accompagnement des jeunes décrocheurs, sortis sans diplômes, afin de construire avec eux un projet de formation et d’insertion

    La lutte contre le décrochage scolaire est une priorité nationale et un enjeu dans le cadre de la « Stratégie Europe 2020 ». Elle articule prévention et remédiation autour d’un objectif central : faire que chaque jeune puisse construire son avenir professionnel et réussir sa vie en société.

    La mise en oeuvre d’une véritable politique partenariale de lutte contre le décrochage scolaire regroupant l’ensemble des acteurs et structures mobilisés pour la formation et l’insertion des jeunes. L’éducation nationale a porté des évolutions importantes notamment sur le plan législatif : le droit au retour en formation pour tous les jeunes sortis du système éducatif sans diplôme ni un niveau suffisant de qualification ( article L-122 du code de l’éducation ) et l’obligation de formation pour les jeunes âgés de 16 à 18 ans (article L-144 du code de l’éducation ).

    La lutte contre le décrochage constitue un enjeu majeur humain, social et économique. L’Union européenne s’est engagée dans la lutte contre le décrochage scolaire car ce dernier représente un obstacle majeur à la réalisation de la stratégie Europe 2020. Le conseil européen du 17 juin 2010 a réaffirmé l’enjeu pour les systèmes éducatifs européens de réduire le taux d’abandon scolaire, améliorer les niveaux d’éducation et favoriser l’inclusion sociale.

    Les mesures de lutte contre le décrochage scolaire vont être renforcées à la rentrée scolaire par la mise en œuvre de l’obligation de formation qui vise à ce « qu’aucun jeune de moins de 18 ans ne se trouve sans solution et soit scolarisé, en formation, ou en emploi », comme annoncé par le Président de la République le 13 septembre 2018 à l’occasion du lancement de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, 

    L’article 15 de la loi n°2019-791 du 26 juillet 2019 « pour une école de la confiance » concrétise l’engagement du Gouvernement de lutter contre la pauvreté et le décrochage des jeunes les plus fragilesLa loi prévoit le droit, pour chaque jeune entre 16 et 18 ans, de pouvoir intégrer un parcours adapté à ses besoins. L’obligation de formation va au-delà du droit au retour en formation ou du droit à une formation professionnelle : elle inclut d’autres situations comme l’emploi, le service civique et l’engagement dans un dispositif 

    Dans le contexte de la crise sanitaire, la lutte contre le décrochage scolaire au niveau national s’est adaptée afin de prendre en compte la situation des élèves les plus fragiles qui ont pris leur distance avec l’école. Des plans d’action académiques opérationnels se sont déployés afin d’organiser le maintien du lien avec chaque élève, des propositions de soutien et d’appui se sont développées (tutorat, remise à niveau, remobilisation scolaire). L’ONISEP a mis à disposition des établissements scolaires des ressources pédagogiques liées au contexte actuel. Dans le cadre des Quartiers Prioritaires de la politique de la Ville (QPV), un tutorat spécifique est d’ores est proposé aux jeunes fragilisés par le confinement. Le recueil d’indicateurs précis permet un pilotage au plus près des contextes locaux, la mobilisation de l’ensemble des partenaires renforce le maillage territorial. Enfin, une campagne de communication est active sur les réseaux sociaux et dans les médias afin de rappeler aux jeunes qu’il faut « s’accrocher » et les incite à recontacter leur établissement scolaire

    La loi n 2014-288 du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à l’emploi et à la démocratie sociale a confié aux régions, en lien avec les autorités académiques, la mise en œuvre et la coordination des actions de prise en charge des jeunes sortis du système scolaire sans diplôme ou sans un niveau de qualification suffisant.

    Un protocole d’accord entre l’Etat et l’association des régions de France (ARF) relatif à la lutte contre le « décrochage » scolaire a été signé en juillet 2015. Il s’est décliné en 24 conventions « Décrochage », de type Etat-région, signées dans les territoires à la fin 2015. Ces conventions sont en cours de révision du fait de la constitution des nouvelles régions.

      Source : Education Nationale
    Qu'est-ce que le décrochage scolaire ?

    Si votre enfant a d’importantes difficultés en classe et qu’il y est souvent en retard ou absent, il peut être en situation de décrochage scolaire. Cela signifie qu’il envisage de quitter le système scolaire sans l’obtention du socle commun de connaissances, de compétences et de culture des cycles de la scolarité ou sans l’obtention du diplôme nécessaire à son intégration dans la vie active.

    Les cycles d’enseignement sont :

    • Cycle 1, cycle des apprentissages premiers, couvre la petite, moyenne et grande section de maternelle.
    • Cycle 2, cycle des apprentissages fondamentaux : CP, CE1, et CE2
    • Cycle 3, cycle de consolidation : CM1, CM2 et classe de 6e
    • Cycle 4, cycle des approfondissements : classes de 5e, 4e et 3e

    Et les cycles de l’enseignement supérieur et professionnelle.

    Certains des élèves abandonnent l’école à l’âge de 16 ans, juste après la fin de la scolarité obligatoire, et dans ce cas, la majorité sont des garçons. Ils rencontrent des difficultés avec l’autorité scolaire (parentale ou scolaire) et, par conséquent, ont un comportement inapproprié à l’école, ce qui les rend hostiles au système scolaire et aux enseignants. 

    Les élèves se désintéressent aux cours scolaires et finissent par abandonner s’ils ne se sentent pas à l’aise en classe. Ils «sombrent» alors jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus rattraper leur retard, devenant finalement incapables de faire face aux difficultés à la maison et dans leur vie quotidienne. Les difficultés d’apprentissage et les phobies sont très difficiles à surmonter pour ces jeunes élèves. 

    Bref, voici quelques symptômes du décrochage scolaire :

    • L’enfant rencontre des difficultés importantes, des échecs ou des retards dans les matières de base.
    • Il n’est pas très enthousiaste à l’égard de l’école.
    • L’enfant s’engage rarement en classe
    • Il est fréquemment en retard à l’école, fait preuve d’une absence inappropriée et/ou est en retard; son groupe de pairs a abandonné l’école.
    • Il n’aime pas l’école; Ses meilleurs amis ont quitté l’école.
    • L’enfant parle d’abandonner l’école.
    • Il a des difficultés avec les enseignants, les figures d’autorité ou les autres élèves.
    • Il présente des symptômes dépressifs chroniques. 

    L’établissement scolaire a un rôle central dans le repérage et la prévention du décrochage scolaire.

    Différentes solutions peuvent être proposées à votre enfant de moins de 16 ans pour lui éviter de décrocher scolairement.

    Quelles sont les conséquences du décrochage scolaire ?

    Un élève décrocheur est susceptible de subir toute une série de conséquences négatives, notamment des problèmes psychologiques et mentaux, ainsi que des problèmes de comportement. En outre, il est plus susceptible d’être isolé socialement et de souffrir de dépression.

    La santé des élèves s’en ressent, que ce soit en termes de tabagisme, de consommation de drogues ou de troubles alimentaires. Certaines études démontrent également que le décrochage scolaire va souvent de pair avec une moindre participation civique, montrant par exemple que le pourcentage de décrocheurs qui ne votent pas est plus élevé que la normale. 

    Les élèves en situation de décrochage scolaire sont souvent en rupture sociale et rencontrent des difficultés à trouver un emploi. Il est également coûteux à la société puisque le coût du décrochage scolaire, tout au long de la vie d’une personne, est estimé à 230000 euros. 

    Quels sont les facteurs du décrochage scolaire ?

    Les facteurs du décrochage scolaire

    De nombreuses recherches mettent en évidence des facteurs du décrochage scolaire, à la fois individuels et contextuels. Il est cependant difficile de rendre compte des interactions entre ces facteurs.

    Les facteurs individuels : genre, milieu social, milieu familial, facteurs psychosociaux, compétences scolaires

     

    • Le genre

    Le genre apparait comme une caractéristique déterminante. En France, 10,1 % des hommes de 18 à 24 ans sont des sortants précoces, contre 7,5 % des femmes (RERS, 2017).

     

    • Le milieu social

    L’ensemble des recherches est unanime quant à l’effet du milieu socio-économique sur le risque de décrochage scolaire. En effet, le risque est plus élevé pour un enfant issu de milieu populaire que pour celui issu de milieu favorisé, à compétences scolaires identiques.

     

    • La structure familiale

    Les enfants issus de familles monoparentales semblent avoir un risque de décrochage plus élevé (Hauser et al., 2004, Janosz, 2000 ; Caille, 1999 ; Bénabou et al., 2004 ; Afsa, 2013)

     

    • L’origine migratoire

    Les recherches aux États-Unis montrent un écart des taux de décrochage impressionnant entre les jeunes Blancs d’une part, et les jeunes Noirs, Hispaniques et Amérindiens d’autre part. Cependant, presque toutes les études empiriques montrent que ces différences sont imputables en grande partie, voire totalement, aux différences de statut socio-économique des groupes ainsi distingués (Rumberger, 1995, Cameron et Heckman, 2001, Hauser et al., 2004, Lofstrom, 2007).

     

    • Le profil psychosocial

    Les troubles du comportement, comportements agressifs, conduites délinquantes et états dépressifs sont corrélés au risque de décrochage (Jimerson et al., 2000 ; Fortin et al., 2004 ; Blaya, 2010).

     

    • Les caractéristiques scolaires des individus

    Les plus forts prédicteurs de la sortie sans qualification du système éducatif sont le redoublement en collège (Caille, 1999) ou le niveau scolaire à l’entrée en 6e  (Coudrin, 2006), et, pour la sortie sans diplôme, le redoublement en primaire (Bénabou et al., 2004), et le niveau de compétences en mathématiques et en français mesuré par des tests standardisés (Afsa, 2013). L’étude de Caille sur le Panel 2007 montre clairement l’effet propre du redoublement sur le risque de sortir précocement du système éducatif (dans les cinq années qui suivent l’entrée en 6e) : l’effet de l’âge est plus important dans ce cas que l’effet du niveau scolaire (Caille, 2014).

     

    Les facteurs de contextes : territoires et établissements

     

    • Les territoires

    On peut constater de très fortes inégalités territoriales de risque de décrochage scolaire, qui ne se réduisent pas aux différences de compositions sociales des populations (Boudesseul et al., 2016). Les travaux existants permettent de relier ces inégalités à quatre ensembles de facteurs décrits ci-dessous.

    • Les caractéristiques économiques et sociales de la population résidant sur le territoire
    • Le marché du travail local
    • L’offre de formation sur un territoire donné

     

    • L’environnement scolaire

    Plus un établissement comporte d’élèves défavorisés, plus le risque de décrocher augmente, indépendamment des caractéristiques individuelles (Bryk et Thum, 1989 ; McNeal, 1997 ; Rumberger, 1995 ; Saatcioglu, 2010).

    Dans les établissements aux publics défavorisés, des conditions de travail difficiles pour les personnels peuvent se traduire par un climat scolaire moins sécurisant, générer des pratiques pédagogiques en décalage par rapport aux besoins des élèves et dégrader les relations entre enseignants et élèves, ce qui augmente le risque de décrochage scolaire (Lee et Burkam, 2003 ; Rumberger et Palardy, 2005).

     

    • L’organisation scolaire

    Selon Verdier (2000), un système éducatif qui privilégie la compétition des élèves dans une visée d’excellence tend à ne pas se préoccuper du décrochage scolaire. On observe également à partir des données sur les pays de l’Union européenne, que les systèmes éducatifs qui donnent une grande place au redoublement et qui ont des filières de formation professionnelle peu développées ont un taux de décrochage scolaire plus élevé, après contrôle du contexte économique (niveau de richesse, marché du travail) (De Witte et al., 2013).

     

    Le processus du décrochage scolaire

    • Des difficultés scolaires précoces : le premier temps du décrochage scolaire

    Concernant les difficultés scolaires précoces, on distingue deux aspects importants : premièrement, l’existence d’une distance entre l’école et une partie des élèves ; deuxièmement, la création de situations d’échec à partir d’interactions qui se fondent sur la stigmatisation et/ou des « malentendus ».

    Les fortes inégalités de risque de décrochage scolaire en fonction du niveau de diplôme des parents laissent à penser que les dimensions culturelles attachées à l’environnement social sont déterminantes. La détention du diplôme par les parents est associée à un modèle éducatif plaçant la scolarisation au centre des préoccupations parentales (Kellerhals et Montandon, 1991 ; Van Zanten, 2009 ; Le Pape, 2009). La distance des milieux populaires avec l’école les éloignerait de ce modèle éducatif, non par opposition à ce modèle, mais en le réduisant essentiellement à un système normatif (Lahire, 1993) : appliquer des consignes, obéir aux professeurs, bien se tenir, etc.

    Alors que pour un bon nombre d’élèves la scolarité est vécue comme un parcours destiné à accéder à un diplôme et à un métier, l’école attend des élèves qu’ils attribuent au savoir un sens en lui-même. De ce fait, il existe un malentendu sur l’activité scolaire, réduite par les élèves à une série de consignes et de règles de comportement, à un « métier d’élève », bien loin d’une activité cognitive permettant le développement personnel (Bonnéry, 2007).

    Les premières difficultés installent rapidement les élèves dans un statut, celui d’élèves « en difficulté », avec ce que cela comporte toujours des traitements différenciés de la part des enseignants, que ce soit dans les termes positifs du soutien et des exercices spécifiques (Lahire, 1993), ou dans la désignation par le stigmate de la difficulté scolaire. Cette assimilation des élèves à leurs résultats scolaires ne s’opère d’ailleurs pas seulement dans l’interaction maître-élève. Les regards des parents, des pairs peuvent aboutir à une véritable dévalorisation de soi (Millet et Thin, 2005) et au découragement appris (Florin, 2011 ; Bandura, 2007). Dans tous les cas, un processus de catégorisation s’enclenche, qui prépare les élèves à des orientations alternatives aux carrières scolaires attendues.

    La déception occasionnée par la faible reconnaissance par l’école de la simple application des consignes peut se traduire par un sentiment d’injustice, notamment au moment du passage au collège, quand l’évaluation scolaire porte davantage sur l’appropriation de savoirs et moins sur les efforts fournis en termes d’application des consignes (Bonnéry, 2007). Ce sentiment d’injustice prépare la seconde étape.

     

    • Des difficultés de comportement : le rejet de l’école

    Pour les élèves qui n’ont connu que les appréciations négatives de l’école, celles-ci ne représentent plus alors que l’ennui en classe et la disqualification dans le regard des enseignants. La dévalorisation de soi qui en résulte est difficilement supportable : soit l’élève reconnait la légitimité du verdict scolaire, et il ne peut vivre alors sa situation que sur le mode de l’infériorité, soit l’élève résiste à ce verdict, et, ce faisant, il s’oppose à l’ordre scolaire (Bonnéry, 2007).

    Cette opposition aux enseignants se manifeste par le refus du travail scolaire, les diverses formes du chahut, et l’identification au rôle du « perturbateur ». Rapidement, la situation aboutit à un rejet réciproque entre élèves et enseignants. Pour les établissements scolarisant en majorité des élèves qui présentent des difficultés, elle se traduit également par une gestion de classe centrée sur la question de la discipline et du maintien de l’ordre, au détriment de l’activité d’apprentissage, ce qui renforce encore les inégalités scolaires (Becker, 1997[1952] ; Peltier-Barbier et al., 2005).

    Néanmoins, certains élèves, qui se conforment aux règles scolaires ou qui obtiennent des résultats très faibles sans manifester une opposition à l’école, peuvent également être amenés à décrocher.

     

    • L’absentéisme : s’échapper de l’école

    L’absentéisme peut parfois se manifester à l’intérieur même des établissements, sous forme de retards ou de cours « séchés » (Blaya et Hayden, 2003) ; il se traduit également par la sortie de l’établissement. La combinaison de l’ennui en classe, de la dévalorisation scolaire et de la valorisation du groupe de pairs peut mener à manquer les cours, à s’échapper d’un univers perçu uniquement sur le mode de la contrainte. L’expérience de l’absentéisme renforce le rejet réciproque entre l’établissement scolaire et l’élève. Elle indique à celui-ci la possibilité d’une autre vie en dehors de l’école, chez soi, ou dans la rue, ou encore au travail.

    • Les différents profils du décrochage scolaire

    Le travail mené par Janosz adopte un modèle théorique reliant le décrochage à trois types de facteurs : participation (implication) scolaire, résultats scolaires, engagement (adhésion, identification) scolaire (Janosz et al., 2000).

    À partir d’une classification sur des indicateurs de ces trois grandes variables, Janosz met en évidence quatre catégories :

    Les décrocheurs discrets et les décrocheurs inadaptés représentent 80 % de l’échantillon.

    Un travail réalisé en France à partir d’un échantillon de jeunes repérés en situation de décrochage scolaire met en évidence des profils similaires (Bernard, 2011), et, de la même manière que Janosz et al., l’importance des parcours de « décrocheurs discrets », peu visibles et peu repérés par l’institution.

    Le décrochage scolaire au sein des territoires français

    Selon le territoire où ils vivent, les jeunes ne sont par ailleurs pas tous exposés de la même manière au risque de sortie précoce du système éducatif. À Paris (3,1%), dans les Hauts-de-Seine (4,8%) et l’Ille-et-Vilaine (5,2%), la part des 16-25 ans titulaires au plus du brevet et non-scolarisés en 2019 est relativement peu élevée, selon les données les plus récentes du recensement de la population, représentées ci-dessous.

    À l’inverse, les jeunes des départements d’Outre-mer, du nord de la France et de la partie sud de l’Occitanie semblent beaucoup plus exposés au risque de décrochage scolaire. C’est en Guyane (27,1%), dans l’Aisne (14,3%), à La Réunion (14,2%) et dans l’Yonne (14%) que la part de sortants précoces est la plus élevée.

    Part (en %) des 16-25 ans titulaires au plus du brevet et non-scolarisés en 2019. Plus un département vire au bleu, plus cette part est inférieure à la moyenne nationale (8,4%), plus elle est rouge, plus elle est située au-dessus.

    Quelles actions sont mises en œuvre au sein des établissements pour aider les jeunes en décrochage scolaire ?
    • Actions de repérage des jeunes en situation de décrochage 

    Le repérage des jeunes en risque de « décrochage » scolaire repose sur la vigilance et la mobilisation de l’ensemble de l’équipe éducative de l’établissement scolaire (« groupes de prévention du décrochage scolaire » et « référents décrochage scolaire ») et sur une intervention coordonnée des acteurs qui la constituent. 

    • Actions de prévention des ruptures scolaires :

    Les dispositifs innovants, en lien avec la persévérance scolaire :

    Il concerne les élèves en grande difficulté scolaire, souvent primo-entrants en lycées, pour lesquels l’accompagnement modulaire proposé par l’établissement ne suffit pas. Restant élève de sa classe, ce dispositif personnalisé permet au jeune en voie de décrochage de bénéficier d’un temps d’accompagnement sous diverses modalités :

      • Aide à la parentalité
      • Art thérapie 
      • Module de soutien dans le domaine des enseignements généraux
      • Alternance tutorée…

    • Actions d’accompagnement et de médiation

    Les accompagnateurs médiateurs de la MLDS, les tuteurs décrochage scolaire (personnel ressource des EPLE) et les conseillers d’orientation psychologue par le biais d’entretien, offrent un espace d’écoute et de conseil aux jeunes signalés à l’interne, afin de renforcer la prévention des ruptures scolaires des élèves en voie de déscolarisation.

     

    • MOdule d’Accueil en Lycée (MODAL)

    Il est réservé aux élèves qui présentent un fort risque d’entrer dans un processus de déscolarisation. Il débute à la fin des congés de l’été austral.

    L’objectif énoncé est de réconcilier l’élève avec l’école et avec lui-même en vue d’une poursuite de sa scolarité ou d’une nouvelle orientation.

     

    • Entretiens de situation

    Préalable obligatoire à toute radiation quelle qu’en soit la cause, l’entretien de situation se déroule au sein de l’établissement scolaire ou au CIO. Il doit être mené par un membre de la cellule de prévention du décrochage scolaire. Il se conclut par l’élaboration d’un dossier de situation qui sera transmis par le chef d’établissement ou le directeur de CIO conjointement à l’animateur local de la MLDS et à la mission locale du secteur.

     

    • Actions d’accompagnement et de remobilisation :

    Ce dispositif permet d’ajuster au mieux les moyens existants en places vacantes ou en dispositif d’accompagnement aux situations individuelles des jeunes décrocheurs repérés. Les services d’orientation et les personnels MLDS (Mission de Lutte contre le Décrochage Scolaire) effectueront les entretiens en lien avec le dispositif FOQUALE (Formation Qualification Emploi) et les PSAD (plates- formes d’aide et d’appui aux décrocheurs).

    Ces entretiens peuvent être précédés par des séances d’information collective.

     

    A l’issue de ces entretiens, une solution sera proposée à chaque jeune :

      • Établissements scolaires : Retour en formation initiale
      • MLDS : Le groupe de prévention du décrochage scolaire (GPDS)- Entrée en Prépa FOQUALE
      • Mission de service civique à temps plein ou en alternance
      • Centres d’Information et d’Orientation (CIO)
      • Missions locales
      • Écoles de la deuxième chance (E2C)
      • Établissements agricoles
      • Établissements Publics d’Insertion de la Défense (EPIDE)
      • GRETA
      • Centres de Formation d’Apprentis (CFA)
      • Centre régional d’Information Jeunesse de La Réunion (CRIJ Réunion
      • Collectivités

    • Le groupe de prévention du décrochage scolaire (GPDS)

    L’établissement constitue le premier niveau de repérage des signes avant-coureurs du risque d’abandon scolaire. C’est là que se situe les premières actions de prévention.

    Ce groupe de travail, interne à l’établissement, réunit généralement :

      • Le chef d’établissement et/ou le chef d’établissement adjoint ;
      • Le référent décrochage scolaire (RDS) ;
      • Un conseiller principal d’éducation (CPE) ;
      • L’infirmier scolaire ;
      • Le psychologue de l’éducation nationale (PsyEN) ;
      • L’assistant de service social en faveur des élèves ;
      • Un ou plusieurs enseignants.

    D’autres personnels et partenaires locaux et institutionnels peuvent également être conviés ponctuellement au GPDS : le médecin scolaire, les acteurs des dispositifs de réussite éducative, l’adjoint gestionnaire, etc.

    Le GPDS est un dispositif permettant de repérer les élèves démotivés, absentéistes et en risque de décrochage. Il est présent dans tous les collèges et les lycées.

    Le GPDS est composé des différents acteurs de l’établissement : chef d’établissement, conseiller principal d’éducation, psychologue de l’Éducation nationale, professeurs et personnels sociaux et de santé.

    Chaque jeune repéré se voit proposer un entretien de situation et un accompagnement particulier. Le PAFI (parcours aménagé de formation initiale) et le tutorat sont des exemples de dispositifs mis en place par le GPDS.

    Le GPDS vous communique les propositions et l’avancée des actions mises en place. Il peut notamment le faire sur l’espace numérique de travail, directement par téléphone ou pendant des temps de rencontre (réunion parents-professeurs, rendez-vous spécifique).

    Le GPDS est également chargé du suivi du devenir scolaire et professionnel des élèves qui viennent de quitter l’établissement.

     

    • Former et qualifier les élèves ayant quitté le système sans diplôme

    Les actions d’accès à la qualification visent à préparer tout ou partie d’un examen (dont font partie les actions d’accompagnement vers l’emploi). Ces actions sont déployées en fonction des besoins, au travers de dispositifs adaptés à la multiplicité des profils des élèves. Il s’agit des :

      • Modules de re-préparation à l’examen par l’alternance (MOREA) ;
      • Itinéraires d’accès à la qualification et au diplôme (ITAQ) ;
      • Formations complémentaires d’initiative locale (FCIL) ;
      • Modules d’accueil en lycée (MODAL) ;
      • Formations professionnelles aménagées (FPA) ;
      • Actions d’accueil et de remobilisation « Compétence+ » (ARR « Compétence+ ») ;
      • Structures de retour à l’école (SRE) dont font partie les micro-lycées ;
      • Parcours aménagé de formation initiale (PAFI), etc.
    • Projet de parcours Aménagé de Formation Initiale (P.A.F.I)

    Le parcours aménagé de formation initiale s’adresse à des élèves scolarisés dans le second degré, de 15 ans à 19 ans, repérés comme en risque ou en situation de décrochage scolaire. 

    La durée du parcours est de quelques semaines à une année maximum avec ou sans interruption de scolarité. Le jeune conserve son statut d’élève et il est suivi par un référent tuteur, nommé par le chef d’établissement, en lien avec l’équipe pédagogique et l’équipe éducative (circulaire académique de référence du 3 octobre 2016).

    L’élaboration, la rédaction, et la signature de ce dossier sont sous la responsabilité du chef d’établissement en lien avec le coordonnateur académique de la MLDS. 

    • Devoirs faits

    Le dispositif « devoirs faits » est un temps dédié à la réalisation des devoirs, en lien avec les connaissances et compétences déjà travaillées en classe.

    Votre enfant doit être volontaire pour y participer. Vous êtes informé du travail effectué par votre enfant.

    Le dispositif a lieu dans l’établissement pendant un temps fixé au préalable. Toutefois, il peut être mis en place à distance pour permettre au plus grand nombre de bénéficier d’une aide aux devoirs.

     

    • Tutorat

    Le tutorat correspond à des entretiens cadrés entre un adulte volontaire de l’établissement et votre enfant. Il est proposé à votre enfant pour développer son autonomie, sa responsabilité, et l’aider à progresser dans les méthodes d’apprentissage.

    Le chef d’établissement, en lien avec les équipes pédagogiques, décide de son organisation.

    Vous êtes informés de la mise en place du tutorat pour votre enfant.

     

    • Programme personnalisé de réussite éducative (PPRE)

    Le PPRE est un plan d’actions individualisées mis en place quand l’équipe éducative détecte chez votre enfant des difficultés risquant de le gêner dans sa scolarité.

    Il prévoit des actions pour aider votre enfant à acquérir des connaissances et des compétences précises.

    Le PPRE prévoit également un mode d’évaluation des progrès de votre enfant.

    Il se concentre essentiellement sur le français et les mathématiques. Le PPRE peut également concerner la 1ère langue vivante.

    L’objectif du PPRE est de permettre à votre enfant de maîtriser le niveau suffisant du socle commun de connaissances et de compétences.

    • Dispositifs relais

    Votre enfant peut être intégré dans un dispositif relais de scolarisation temporaire

    L’objectif est de le resocialiser et de le réinsérer dans un parcours de formation.

    Votre enfant peut en bénéficier si toutes les possibilités de prise en charge au collège ont déjà été utilisées. Il doit être volontaire intégrer au dispositif.

    Le chef d’établissement et l’équipe pédagogique vous propose la mise en place du dispositif pour votre enfant et vous renseigne sur son organisation.

     

    • Réorientation

    Votre enfant peut être réorienté dans une autre classe ou dans un autre établissement.

     

    • Contrat d’alternance / d’apprentissage

    La mise en place d’un contrat d’alternance peut également être envisagé sous conditions, quand votre enfant atteint l’âge de 15 ans.

    Quelles solutions face au Décrochage scolaire ?

    Le décrochage scolaire est un obstacle à la croissance économique et à l’emploi. Il entrave la productivité et la compétitivité et favorise la pauvreté et l’exclusion sociale. Voici quelques solutions pour prévenir le décrochage scolaire :

    • 1.Identifier les raisons pour lesquelles votre enfant abandonne l’école afin de traiter le problème. 

    Vous devez comprendre les facteurs qui conduisent les élèves à abandonner l’école pour concevoir des interventions adaptées. Quelles sont les raisons pour lesquelles un élève peut quitter l’école

    Si les notes de votre enfant étaient en baisse parce qu’il a un trouble d’apprentissage, que penseriez-vous? Outre le français et les mathématiques, les difficultés dans ces matières sont associées au risque de décrochage scolaire. Si votre enfant mélange les syllabes, confond les lettres ou substitue un mot à un autre, il est peut-être atteint de dyslexie. De plus, si votre enfant a du mal à compter, à comprendre qu’un nombre peut être plus grand qu’un autre ou à se repérer dans l’espace, la dyscalculie peut être présente. Même si l’élève continue à lutter, il risque de se désintéresser à l’école s’il échoue de façon répétée. Pour tirer le meilleur parti du temps passé avec l’élève, il est essentiel de consulter un expert et de travailler conjointement avec les enseignants de l’élève. 

    • 3.Participer à des activités parascolaires

    La participation à des activités en dehors de l’école réduit souvent le risque d’abandon scolaire. Votre enfant découvrira de nouveaux centres d’intérêt et développera ses talents en participant à des activités à forte valeur éducative. Il nouera également des liens avec ses pairs dans un environnement positif et bienveillant. 

    En plus de trouver le plaisir d’apprendre, d’avoir confiance en ses capacités et d’avoir une meilleure estime de soi, votre élève obtiendra la motivation nécessaire pour poursuivre ses études et réussir à l’école s’il participe à une activité extrascolaire. 

    • 4.Aider l’enfant à comprendre son cerveau

    Les élèves ont des difficultés à utiliser toutes leurs ressources intellectuelles : ils ne savent pas comment utiliser leur cerveau. Ces jeunes abandonnent alors rapidement et peuvent être victimes d’un échec scolaire

    Pour aider ces personnes, il est essentiel de leur apprendre à utiliser leur cerveau. En plus d’en apprendre davantage sur le fonctionnement du cerveau, ils peuvent également améliorer leurs capacités de mémorisation et mieux appréhender les connaissances en sachant comment il fonctionne. Par conséquent, la prévention et le traitement du décrochage scolaire sont tous deux réalisables.

    • 5.Les cours de soutien

    Si votre enfant a des difficultés à apprendre et à s’organiser, il peut recevoir de l’aide grâce à des cours d’apprentissage à distance. Les programmes de soutien scolaire sont en mesure d’aider les élèves qui sont débordés et incapables de suivre le travail en classe. Avoir la possibilité d’adapter le suivi à ses besoins individuels est un bon moyen d’éviter le décrochage scolaire.

    • 6.L’accompagnement à l’orientation scolaire

    La classe de troisième représente une période charnière propice au décrochage scolaire en raison des choix d’orientation. En raison d’un retard scolaire ou de difficultés d’apprentissage, un élève peut être contraint de renoncer à son premier choix. 

    L’élève se sent alors dévalorisé par le système éducatif et perd sa motivation et son envie d’apprendre. Il est donc judicieux d’aider votre enfant à choisir son orientation scolaire afin de lutter contre le décrochage scolaire. Soyez à l’écoute de ses envies et des professions qui l’intéressent, et soutenez ses choix.

    • 7.Coopération avec les enseignants

    La clé pour lutter contre le décrochage scolaire et l’exclusion des élèves est de cultiver une collaboration étroite entre les écoles et les familles. En maintenant un dialogue constant entre des équipes éducatives et des parents d’élèves, les écoles peuvent éviter les décrochages scolaires précoces. Si votre enfant perd le goût d’apprendre et s’ennuie de plus en plus, il est préférable de rencontrer son professeur principal. 

    Ses professeurs sont en mesure de juger de ses performances et de ses progrès scolaires. En travaillant ensemble, vous pouvez résoudre le problème du décrochage scolaire de votre enfant et renforcer son désir d’apprendre et de réussir. 

     

    Les classes et ateliers relais ?

    Les dispositifs relais accueillent temporairement des élèves, en voie de déscolarisation et de désocialisation, qui ont bénéficié au préalable de toutes les possibilités de prise en charge prévues au sein des collèges. L’objectif des dispositifs relais est de réinsérer les jeunes dans un parcours de droit commun et de favoriser la maîtrise du socle ainsi que l’appropriation des règles de la vie sociale et scolaire.

    Mis à jour : mai 2023

    • Les dispositifs

    Les classes relais, dont la durée d’accueil peut varier de quelques semaines à plusieurs mois (six mois pour les poly-exclus directement affectés par l’IA-DASEN), sans toutefois excéder une année scolaire, peuvent bénéficier d’un partenariat relevant de la protection judiciaire de la jeunesse.

    Les ateliers relais ont une durée d’accueil de quatre à six semaines renouvelables trois fois et font appel à des associations complémentaires de l’enseignement public au niveau national et académique, ainsi qu’aux fondations reconnues d’utilité publique.

    • Le fonctionnement

    Des conventions annuelles, signées par le responsable académique, le chef d’établissement, le directeur territorial de la protection judiciaire de la jeunesse quand ce dernier affecte des moyens et les autres partenaires, précisent le projet pédagogique et éducatif du dispositif relais, les modalités de collaboration, les responsabilités des différents intervenants et incluent une annexe financière.

    Ces deux dispositifs, destinés à des collégiens des classes de cinquième, quatrième et troisième, concourent à la persévérance scolaire et à la prévention du décrochage.

    Les ateliers relais, où l’accueil est plus court, constituent essentiellement des dispositifs de remobilisation, les classes relais, des dispositifs de remédiation.

    Le nombre d’élèves admis au sein de ces dispositifs comprend au minimum six élèves ; ce seuil plancher tiendra compte de la période scolaire et éventuellement des circonstances locales.

    Le parcours des élèves dans les classes ou ateliers relais (entrée, préparation de la sortie et accompagnement de la réinsertion) est suivi par la commission départementale.

    La majorité des élèves affectés en classes et ateliers relais restent inscrits dans leur établissement d’origine. Une convention est conclue entre l’établissement d’origine de l’élève et l’établissement du dispositif relais.

    Les élèves non scolarisés et non poly-exclus, sont inscrits obligatoirement dans un établissement de rattachement.

    Les élèves poly-exclus sont affectés à la sortie du dispositif, par l’IA-DASEN dans un nouvel établissement de rattachement.

    Dans tous les cas, les élèves restent sous statut scolaire.

    • Modalités d’admission et de sortie d’un dispositif relais

    Mis à jour : mai 2023

    Sous l’autorité de l’IA-DASEN, une commission départementale d’affectation et de sortie examine les dossiers des élèves. Elle rassemble des représentants de la protection judiciaire de la jeunesse désignés par le directeur territorial de la PJJ, du département (Aide sociale à l’enfance – ASE), éventuellement des autres institutions et associations partenaires, ainsi que les professionnels dont la compétence est nécessaire à un examen approfondi des dossiers (médecin, responsable de service social et infirmier(e), conseillers techniques départementaux, IEN-IO, IEN-ASH, etc.) et les chefs des établissements de l’établissement de rattachement.

    Les coordonnateurs de dispositifs relais peuvent y être associés.

    La commission départementale s’appuie sur un dossier d’admission, préparé par la commission éducative de l’établissement et transmis par le chef d’établissement, ou dans le cas des élèves poly exclus par le référent violence du département. Ce dossier est identique pour les ateliers, les classes relais et les internats tremplins. Il comprend des éléments administratifs et pédagogiques ainsi que le détail des diverses mesures d’aide et de soutien déjà mises en œuvre. Il doit être renseigné par le chef d’établissement, les enseignants, le conseiller principal d’éducation, inclure l’avis du psychologue de l’éducation nationale, du médecin scolaire et de l’assistante sociale, ainsi que l’accord des personnes détentrices de l’autorité parentale, sauf pour les élèves poly exclus affectés directement par l’IA-DASEN.

    La commission départementale est systématiquement informée des situations de ces élèves affectés directement en classe relais. Les services partenaires, parmi lesquels le directeur territorial de la PJJ ou ses représentants, contribuent à la constitution, à l’analyse du dossier et aux décisions d’orientation, dans la limite des règles de droit régissant le partage d’informations entre professionnels.

    Lorsqu’un jeune n’est plus inscrit en établissement scolaire mais qu’il bénéficie par ailleurs d’un suivi auprès d’un service partenaire, ce dernier apporte une contribution renforcée pour faciliter une éventuelle orientation vers un dispositif relais. Une évaluation de la situation sociale du jeune et un bilan médical participent du diagnostic. Sur la base des informations dont elle dispose, la commission propose la prise en charge du jeune dans un atelier, une classe ou un internat tremplin. L’élève admis dans un dispositif relais est sous statut scolaire et demeure en conséquence sous la responsabilité de l’institution scolaire.

    La commission veille à la composition des groupes et à la mixité dans chacun des dispositifs.

    Elle émet également, à partir de la proposition de l’équipe du dispositif relais et de celle de l’établissement scolaire d’origine, un avis sur la réintégration de l’élève à la sortie du dispositif.

    Les décisions d’admission et d’affectation des élèves sont prononcées par l’IA-DASEN par délégation du recteur d’académie, après avis formulés par les membres de la commission dont le directeur territorial de la protection judiciaire de la jeunesse ou son représentant.

    L’obligation de formation des 16 – 18 ans

    Qui est concerné par cette obligation de formation ?

    Près de 80 000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans aucune qualification et 60 000 mineurs ne sont ni en études, ni en formation, ni en emploi. Ils rencontrent de grandes difficultés pour s’insérer dans le marché du travail et sont les premières victimes de la pauvreté. 

     Ainsi depuis la rentrée 2020, afin qu’aucun jeune ne soit laissé dans une situation où il ne serait ni en études, ni en formation, ni en emploi, l’obligation de se former est prolongée jusqu’à l’âge de 18 ans.

    L’obligation de formation permet de repérer et d’amener vers un parcours d’accompagnement et de formation les jeunes en risque d’exclusion.

    Est concerné tout mineur de 16 à 18 ans :

    • en situation de décrochage du système scolaire
    • diplômé ou non et qui n’est ni en emploi ni en éducation ni en formation.

    Les mineurs de 16 à 18 ans placés en centres éducatifs fermés (CEF) satisfont à l’obligation de formation au titre des programmes soutenus d’activités scolaires et professionnelles

    Le dispositif concerne environ 60 000 jeunes entre 16 et 18 ans.

    Un accompagnement sur mesure, des solutions variées et une mobilisation de tous les professionnels

    A qui s’adresser pour s’informer ?

    Deux outils sont dédiés aux jeunes ou aux familles qui souhaitent s’informer :

    Au téléphone, les acteurs de l’orientation et de l’accompagnement, répondent en fonction de la région où habite le jeune, de manière à ce qu’il ait immédiatement en ligne un professionnel de sa région.

    Des dispositifs de repérage

    Éducation, formation, apprentissage, service public de l’emploi, Service civique…État, Régions et Départements, tous les acteurs concernés travaillent ensemble pour mettre en commun leurs solutions et assurer un suivi de qualité pour chaque jeune.

    Les établissements d’enseignement du second degré collèges ou lycées public, privé ou agricole) et chaque centre de formation d’apprentis  peuvent transmettre les coordonnées de leurs anciens élèves ou apprentis qui ne sont plus inscrits dans un cycle de formation.

     

    Il appartient à toute structure ayant repéré un jeune relevant de l’obligation de formation ou ayant accueilli un jeune se présentant spontanément de :

    • l’orienter vers la mission locale ou vers le CIO dont il dépend 
    • informer ces structures de ce repérage
    • remobiliser le jeune et à ne pas le perdre de vue.

    Les missions locales sont chargées d’assurer le respect de cette obligation de formation, en lien étroit avec les autres acteurs : établissements scolaires, centres d’informations et d’orientation, Pôle emploi, structures de raccrochage scolaire (micro-lycées), écoles de la 2e chance, etc.

    Des partenaires s’impliquent partout en France :

    • les structures du réseau de l’Information Jeunesse et des outils d’information des jeunes
    • les associations disposant d’un agrément Jeunesse Éducation populaire intervenant dans de multiples champs de l’animation, de l’accueil collectif de mineurs, du socio-éducatif, de la prévention spécialisée
    • les services de la protection judiciaire de la jeunesse
    • les associations spécialisées dans le handicap
    • les associations sportives qui peuvent contribuer au repérage du public concerné par l’obligation de formation.

    Un parcours pour trouver des solutions

    Entretien, diagnostic de sa situation, bilan de compétences…Tous les outils sont mis au service du choix du jeune. Ces solutions s’appuient sur les secteurs porteurs. L’orientation proposée aux jeunes prend en compte les filières qui offrent des perspectives solides : écologique, numérique, sanitaire et sociale, par exemple.

    L’entretien de situation : poser un diagnostic de la situation

    L’entretien de situation permet de faire le point sur la situation du jeune et de l’orienter vers une structure pour la poursuite de son parcours.

    À l’issue de l’entretien de situation, le conseiller doit proposer au jeune un diagnostic approfondi qui peut être complété d’un bilan de compétences.

    Construire un parcours grâce à un éventail de solutions

    Le conseiller ou le référent construit  un parcours pouvant combiner plusieurs solutions avec le jeune et son représentant légal :

    • les dispositifs de lutte contre le décrochage scolaire
    • la formation initiale et continue
    • l’offre de services du service public de l’emploi et de ses partenaires
    • l’engagement et le volontariat

    Le but est de permettre aux jeunes d’accéder à l’emploi et/ou à un diplôme ou une certification.

    Quelles sont les offres de l’Éducation Nationale ?

    L’offre de solutions de l’éducation nationale est proposée par les réseaux Foquale . Elle comprend :

    • le retour en formation dans un établissement scolaire, en voie générale, technologique ou professionnelle
    • des actions de remédiation menées au titre de la MLDS visant à préparer progressivement le retour en classe
    • des parcours personnalisés de retour en formation initiale
    • des actions de formation combinées avec une mission de Service civique ou un stage en entreprise
    • des actions de formation en lien avec les partenaires des PSAD
    • l’accueil de jeunes dans des structures de retour à l’école de type microlycée.

    La construction des parcours des jeunes peut s’appuyer sur les mesures du plan de relance #1 jeune, 1 solution. Ce plan met l’accent sur plusieurs dispositifs qui constituent autant de solutions pour les jeunes au titre de l’obligation de formation.

    L’engagement de service civique et le service national universel

    L’engagement de Service civique est encouragé afin d’offrir un temps de remobilisation à ces jeunes leur permettant d’envisager ensuite de rentrer en formation ou en emploi dans des conditions plus favorables. En complément, il pourrait être proposé aux jeunes de s’engager dans des actions de bénévolat en s’appuyant sur le tissu associatif local.

    L’engagement au Service national universel peut être fortement conseillé aux jeunes mineurs qui ne sont ni en emploi ni en éducation ni en formation depuis plus longtemps.

    Comment le jeune est-il suivi ?

     Plusieurs cas de figure sont possibles :

    • soit le jeune choisit un retour en formation scolaire, il va donc continuer d’être suivi par les services de l’éducation nationale qui s’assureront de la disponibilité de sa formation et de son inscription
    • soit le jeune opte pour un dispositif d’accompagnement vers l’emploi et l’insertion mis en œuvre au sein des missions locales, qui s’assureront de sa mobilisation notamment par le biais de la signature d’un contrat d’engagement
    • soit le jeune est orienté vers un autre acteur pour poursuivre son parcours d’accompagnement ou de formation professionnelle. Dans l’optique du « Dites-le nous une fois », le référent s’assure que les informations sur le jeune et sur son diagnostic soient bien transmises, avec son accord et dans le respect de la RGPD .

    Que se passe-t-il en cas de manquement ?

    Que se passe-t-il si le contact avec le jeune concerné par l’obligation de formation n’est pas établi ?

    Si l’acteur désigné par la plateforme de suivi et d’appui aux décrocheurs (PSAD ) pour contacter le jeune n’y parvient pas, son représentant légal sera contacté. En cas de tentatives répétées et infructueuses, la PSAD devra en informer la mission locale, chargée du contrôle du respect de l’obligation de formation.

    Que se passe-t-il lorsque le jeune a manqué à son obligation de formation sans motifs légitimes

    Il y a manquement si :

    • le contact a été établi, mais le jeune ne se présente pas à l’entretien de situation ou pour l’entretien de diagnostic avec la structure en charge de son suivi, et ce malgré plusieurs relances
    • le jeune refuse toutes les solutions proposées
    • le jeune ne se présente pas, sans motif légitime, dans les structures, ateliers, cours, etc., proposés dans le cadre de son parcours,

    Quelles sont les conséquences ?

    • le ou la directrice de la mission locale se met en contact avec les acteurs de l’accompagnement du jeune
    • le jeune et ses représentants légaux sont convoqués afin d’analyser les raisons du non-respect de l’obligation de formation
    • des mesures sont trouvées pour remédier à la situation

    Que se passe-t-il si la situation persiste malgré les mesures mises en place ?

    En cas de persistance du défaut de respect de l’obligation de formation, le directeur ou la directrice de la mission locale saisit le président du conseil départemental et lui transmet le dossier individuel de suivi du jeune. Il en informe préalablement les parents ou le représentant légal du mineur.

    Le conseil départemental, selon son évaluation de la saisine, pourra mobiliser :

    • les services de l’insertion
    • les services de la prévention spécialisée
    • les services de l’assistance éducative.
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